Au cinéma cette semaine

Au cinéma cette semaine, l’incontournable « Grace de Monaco », mais aussi une excellente intrigue made in France avec « La chambre bleue »

Grace de Monaco

affiche cinema grace

© allocine.fr

Un film d’Olivier Dahan

Au Festival de Cannes de 1955, le prince Rainier rencontra l’actrice Grace Kelly qu’il épousa un an plus tard. Il semblait normal de présenter en ouverture du festival 2014, le film d’Olivier Dahan « Grace de Monaco ». Mais la fête initialement prévue se transforme en une violente polémique opposant la famille régnante monégasque à la fois aux frères Weinstein puissants producteurs hollywoodiens et au réalisateur de la « Môme ».

D’après une source proche du palais, le prince Albert n’admet pas que son père soit décrit comme faible et possessif envers sa femme. Ses soeurs Caroline et Stéphanie s’élèvent avec lui contre un scénario faisant trop de place au glamour, comportant nombre d’erreurs historiques et des scènes de fiction ajoutées.

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© metronews.com

A noter qu’il ne s’agit pas d’une biographie, mais de l’année 1962 où se produisent deux crises, l’une politique et financière, l’autre conjugale. Désirant que Monaco ne soit pas un paradis fiscal pour les français habitant la principauté, le Général de Gaulle installa une sorte de blocus avec barrières douanières. Cette même année, Alfred Hitchcock se fit tentateur en proposant à son actrice préférée devenue princesse, le rôle principale de « Pas de printemps pour Marnie ». Ce qui, parait-il troubla Grace et irrita Rainier.D’autre part, les frères Weinstein voulurent contraindre Olivier Dahan à procéder à des modifications pour rendre l’histoire plus attractive. ce que celui-ci refusa car selon ses déclarations, il n’allait pas sacrifier l’aspect artistique à des exigences commerciales au ras des pâquerettes. En Amérique, les producteurs de cinéma peuvent imposer des changements. Ce n’est pas le cas en France et aux dernières nouvelles, les producteurs auraient décidé de ne pas sortir le film aux Etats Unis.

Au festival de Cannes, on assistera à la version d’Olivier Dahan, Tim Roth inattendu et époustouflant y incarne un prince Rainier intransigeant, Paz Vega incarne Marias Callas, Robert Linsday Aristote Onassis. Grace Kelly est interprétée par Nicole Kidman qui prête sa beauté, sa fragilité et sa force au personnage.

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© tvqc.com/purpeople.com

La chambre bleue

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© allocine.fr

Un film de Mathieu Amalric

Julien Gahyde est interrogé par la police. Que lui reproche-t-on ? Qu’a-t-il fait ? Que sait-il ? Une enquête minuteuse et des brides de souvenir révèlent comment un adultère, né dans une petite chambre avec vue sur une triste gare, est devenu une affaire criminelle…C’est l’histoire d’un homme et d’une femme qui se sont connus à l’enfance, se sont ratés et se retrouvent adultes, mariés chacun de leur côté. Hélas pour eux et leurs proches, il s’autorisent à vivre cette passion qui va s’avérer mortelle.

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© courrierdelouest.fr/ telerama.fr

Après « Tournée », Prix de la mise en scène 2011, Mathieu Amalric revient à la réalisation et au Festival de Cannes (section « Un certain regard ») avec un film minimaliste, au pouvoir de fascination rare dans le cinéma français. Il partage l’affiche avec sa compagne Stéphanie Cléau, écrivain qui fait ses débuts à l’écran en maîtresse au comportement indéchiffrable. Ils ont écrit ensemble cette relecture personnelle d’une nouvelle de Georges Simenon. Léa Drucker est l’épouse trompée, boulversante dans un rôle discret mais finement croqué.

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© allocine.fr

Le récit est conçu comme un procès verbal méticuleux, avec la reconstitution d’un fait-divers et les réminiscences d’un narrateur tentant de comprendre comment il en est arrivé là. Engoncé sur une chaise en face d’un commissaire au professionnalisme froid, il fouille dans sa mémoire sélective. Son ignorance se mesure dans l’économie de ses gestes, autant dans les souvenirs de ses scènes d’amour que dans ses dialogues avec les femmes de sa vie. La mise en scène épurée comme des tableaux de nature morte enferme l’ensemble de ses protagonistes dans un cadre carré dans un drame d’autant plus inéluctable qu’il nous est révélé à rebours. »La chambre bleue » est une oeuvre de maître à la virtuosité discrète et au rythme resserré sur 1h10.

Sources: Les Affiches Moniteur/ Version femina

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