2 films cette semaine au cinéma : 1 scénario catastrophe porté par George Clooney et Sandra Bullock : Gravity et le dernier Luc Besson qui met en scène un trio d’acteurs inouïs
Gravity
Sortis pour une réparation mineure sur le satellite Hubble, l’astronaute expérimenté Matt Kowalski et la débutante Ryan Stone sont soudain menacés par une pluie de débris. Après la destruction de leur navette, ils sont livrés à eux-mêmes, sans aucun contrat avec la Terre, perdus dans l’immensité de l’espace. Leurs réserves d’oxygène s’épuisant vite, leur survie dépendra de leur capacité à agir au plus vite et sans paniquer.
Sept ans après le film de science-fiction « Les Fils de l’Homme », le réalisateur Alfonso Cuaron nous fait vivre une expérience unique à vivre de préférence en 3D et en Imax sur le plus grand écran possible pour en ressentir sa grande force sensorielle. Malgré les apparences, « Gravity » n’appartient pas au registre fantastique mais se révèle plus précisément être un drame de survie presque documentaire. La dimension novatrice de la mise en scène et des effets spéciaux impressionnants permettent de donner au spectateur la sensation de flotter dans l’espace. La beauté de la Terre vue du ciel est graphiquement inoubliable et physiquement immersive grâce à un travail unique sur le son et l’image.
La force de cette œuvre unique est de ne jamais sacrifier l’humain au spectaculaire. Ainsi, l’on s’amuse des saillies comiques de Georges Clooney, léger quand l’histoire le permet, mais plus grave et professionnel lorsque le danger est prégnant. Il est ici tel qu’on l’imagine dans la vie réelle, dans une maîtrise de son jeu toujours à la limite d’une extrême nonchalance. Mais c’est une actrice au génie comique reconnu, Sandra Bullock, qui par sa prestation plus profonde qu’à l’accoutumée porte ce récit et le rend parfois bouleversant.
Grâce à une dramaturgie efficace, le suspense est intense, même si certaines péripéties semblent trop artificielles. Alfonso Cuaron laisse le mélodrame supplanter l’expérience transcendantale, malgré les symboles complexes empruntés clairement à Stanley Kubrick. La dernière scène, d’une grande beauté, donne toute sa profondeur au titre.
Malavita
Des mafieux américains en Normandie
Fred Blake, américano-sicilien repenti de la mafia new-yorkaise, a trahi trois parrains. Pour le protéger, le FBI l’envoie, avec sa famille, dans un village normand. Fred se fait passer pour un romancier, Maggie, sa femme, cuisine des spaghettis. Malgré cet essai d’intégration, les mauvaises habitudes reviennent. Maggie fait exploser une supérette, le fils de 14 ans organise des trafics à l’école, sa ravissante fille de 16 ans démolit les garçons qui la draguaient. Tandis que les trois agents du FBI chargés de les surveiller s’ennuient, la mafia américaine a retrouvé la trace de Fred et un commando de mafieux débarque en Normandie.
Ce réjouissant roman de Tonino Benacquista aurait dû, pour le cinéma, donner naissance à une comédie policière noire et jubilatoire. Mais produite et réalisée par Luc Besson, elle a perdu une partie de son impact. Car, pour les dialogues, l’humour de Besson n’a rien à voir avec celui de l’auteur à base de dérision et parfois burlesque. Un style difficile à transposer en images. La visualisation du passé criminel de Blake se traduit en scène de violence très réaliste et l’esprit du sujet se trouve déformé. Ceux qui n’ont pas lu le roman mettront un peu de temps à comprendre la situation. Mais ne soyons pas trop sévère. Le classique choc des cultures n’a jamais aussi bien fonctionné et alors que la famille Blake devrait nous indigner, elle gagne notre sympathie. Avant le dénouement, Luc Besson a réalisé des scènes d’action très spectaculaires. Il a aussi réussi à réunir une distribution hollywoodienne puisque Robert De Niro et Michelle Pfeiffer composent le couple Blake très proche des personnages littéraires, Tommy Lee Jones représente le FBI perdu dans la campagne normande où est très heureuse Malavita (« mauvaise vie ») surnom de la mafia et nom de la chienne de la famille.
La carrière du film a bien débuté aux Etats-Unis. D’où possibilité d’adaptation de « Malavita 2 » où les Blake vont se cacher et semer la panique en Drôme provençale.
Source :
Les Affiches du Moniteur