Cette puberté précoce

Trop jeune pour grandir

La puberté commence de plus en plus jeunes chez certaines jeunes filles. Certaines sont déjà réglées et formées dès l’âge de huit ans. Comment expliquer la puberté précoce chez certains enfants ?

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© cite-sciences.fr

Il existe deux types de puberté précoce. Tout d’abord les vraies pubertés précoces, que l’on qualifie en médecine de précocissime. Ce sont des petites filles le plus souvent qui font une puberté entre 2 et 5 ans. La fréquence de ces cas est infime. L’autre catégorie correspond à des petites filles qui commencent la puberté un peu plus précocement que les autres, c’est-à-dire entre 7 et 9 ans. Aujourd’hui, on constate en effet que les cas sont de plus en plus fréquents.

Cette augmentation est liée à plusieurs raisons.
La première vient très certainement du fait que les conditions nutritionnelles et environnementales ont changé et que les petites filles, qui sont les principales touchées, deviennent plus corpulentes plus tôt. Or, il y a une relation entre le déclenchement de la puberté et la corpulence de l’enfant. C’est une constatation que l’on fait dans plusieurs pays industrialisés car l’amélioration de conditions nutritionnelles et les conditions de bonne santé font qu’on observe un démarrage plus prématuré qu’auparavant.

La deuxième circonstance que l’on peut invoquer découle de l’environnement de l’enfant. En effet, la précocité est également liée à l’influence de certains dérivés de produits chimiques, pesticides, etc. qui se répandent dans l’environnement, entrent dans l’organisme et se comportent comme ce que l’on appelle des interrupteurs hormonaux. Ces derniers ont de multiples conséquences : ils expliquent la baisse de la fertilité masculine que l’on constate depuis quelques années mais ils seraient également mis en cause dans le déclenchement de certains cancers et dans l’augmentation de la fréquence des malformations des organes génitaux chez les petits garçons.

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© lexpress.fr

Quelles sont les conséquences sur le développement futur de l’enfant ?

On peut répertorier trois conséquences d’une puberté précoce. Tout d’abord, et c’est quelque chose que l’on ne dit pas aux parents car cela est trop anxiogène, il faut savoir que plus une enfant commence tôt à être formée, plus elle est soumise précocement aux hormones féminines, plus elle a statistiquement de risque de développer un cancer du sein ou des organes génitaux. Mais cela reste un risque statistique contre lequel on ne peut pas grand-chose.

Deuxièmement, il peut y avoir des risques sur la croissance et sur la taille adulte. Plus la puberté commence précocement, plus tôt l’enfant risque de s’arrêter de grandir. A termes, cela peut faire perdre quelques centimètres à ce qui était génétiquement prévu. Mais ce n’est pas du tout le cas de toutes les situations. Il faut donc évaluer au cas par cas la possibilité de réalisation d’un tel risque. Cela sera surtout le cas pour une jeune fille qui commencerait la puberté plus tôt en étant déjà de petite taille.

Enfin, il peut en découler quelques petits problèmes psychologiques, mais ils sont loin d’être constants. Il existe un petit contingent de petites filles qui sont très contentes d’avoir des signes de puberté plus tôt que les autres, d’autres qui sont plus malheureuses et qui se sentent exclues par rapport à leurs camarades et un grand nombre qui y sont indifférentes. Le regard des parents et de l’entourage compte aussi énormément. S’ils sont entourant et dans une démarche de communication, tout se passera bien pour l’enfant.

Comment traiter médicalement ces enfants ?

L’important, c’est d’apporter une bonne évaluation. Cela passe tout d’abord par une observation de la courbe de croissance pour comprendre où en est l’enfant. Il faut également évaluer le potentiel résiduel à l’aide d’une radiographie que l’on appelle « âge osseux ». La croissance d’un enfant ne s’arrête pas à un certain âge mais au même âge osseux : 15 ans. Si l’âge osseux est avancé par rapport à son âge, l’enfant va s’arrêter de grandir avant les autres. Le médecin doit également procéder à une échographie des ovaires et de l’utérus pour apprécier le véritable stade de puberté.

Il y a également une notion d’évolutivité qui est apportée par le temps. Les bouffées pubertaires spontanément régressives ne se traitent pas, on se concentre seulement sur les enfants qui voient leur puberté évoluer très jeunes.

Source :atlantico.fr

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