A Montbéliard l’art contemporain s’expose au CRAC

« Trois fois rien » c’est le nom de l’exposition qui a lieu en ce moment au Centre Régional d’Art Contemporain (CRAC) LE 19.Pas moins de 25 artistes expriment là  une forme d’art minimaliste. Suivez le guide.

C’est avec une exposition dont le titre est évocateur que le directeur du 19, Philippe Cyroulnik, a ouvert la saison du Centre Régional d’Art Contemporain à Montbéliard.

crac montbeliard

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« Ces artistes nous proposent une poétique de la discrétion et de la modestie qui a pourtant les ambitions les plus grandes, explique le directeur commissaire de l’exposition. Celles de nous faire éprouver des expériences essentielles, dans un silence, une respiration ou l’espace d’un instant ; si on y prête attention. » Visite guidée.

La Joconde est dans l’escalier

Parmi les artistes de références présentés dans cette exposition consacrée à l’économie du peu, on comprendra aisément la présence d’œuvre de George Brecht (avant-garde de l’art conceptuel américain 1926-1987). Pour le premier, My favorite Drawing for Ray Johnson, faite de bouts de ficelle et d’une pièce de tissus, relève de cette pratique « de l’assemblage de trois fois rien » comme « possible déclencheur ». Robert Filliou avec La Joconde est dans l’escalier revendique, de son côté, cet en deçà de l’œuvre qui semble récurrent dans l’exposition et qui fonctionne à la fois comme ironie et comme notion même d’œuvre.

Car beaucoup de ces artistes viennent d’horizons qui voient se croiser art minimal ou art conceptuel, des mouvements comme Fluxus, les néodadaïstes, Support-Surface ou encore BMPT.

Qui dit économie du peu ne passe cependant pas à côté d’un certain humour comme ce « Landscape » (paysage) d’Anu Tuominen, œuvre de 2001 pour crayons rouges et blancs.

Le peintre et sculpteur, abstrait et figuratif, prolifique et silencieux, Damien Cabanes se joue ainsi des paradoxes pour mieux dépasser toute forme d’enfermement.

Pour Marie-Claude Bugeaud, les frontières entre dessin, peinture et collage semblent brouillées, sélection de petites pièces « d’atelier » qui reconstitue son espace de travail sur un des murs du 19.

L’épuisement du récit

Philippe Cyroulnik a aussi intégré dans cette exposition des œuvres vidéo dont TV Spots (1988) de Stan Douglas, figure majeure de l’art vidéo. Une série de petites séquences TV qui montre une économie de la création vidéo travaillant ce qui serait « le seuil minimum d’un récit ou son épuisement dans le quasi indiscernable ».

Et pour refermer ce semblant d’inventaire à la Prévert, c’est le travail de Pierre-Yves Freund qui paraît le mieux illustrer le propos. L’artiste, qui affectionne la trace et l’empreinte, travaille sur le hasard des lieux. Et de poser sur la banque d’accueil du centre d’art une carotte de béton blanc sur laquelle est inscrit en bas-relief : Rien. Trois fois rien, décidément.

Pour en savoir plus sur l’exposition actuelle :

http://le19crac.com/

Renseignements utiles:

  • Jusqu’au 24 novembre à Montbéliard
  • CRAC 19, avenue des Alliés
  • Ouvert du  mardi au samedi de 14h à 18h et dimanche (17h)
  • Entrée libre
chateau montbeliard pm

© montbeliard.fr

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