« 9 mois ferme » au cinéma cette semaine
Albert Dupontel se déchaîne pour nous offrir un film déjanté et hilarant qui s’attaque à la justice et aux préjugés
Ariane, jeune juge aux mœurs strictes, fait la fête un soir de réveillon arrosé et se retrouve mystérieusement enceinte. D’après les tests de paternité, le père de l’enfant, Bob, est un criminel poursuivi (à tord) pour une horrible agression. Ariane, qui ne se souvient de rien, cherchera à comprendre ce qui s’est passé, effectuera une enquête, prouvera l’innocence de Bob.
Albert Dupontel a réussi avec « 9 mois ferme » un des films les plus originaux et personnels, et surtout les plus drôles, de la rentrée. Avec une caméra inventive, virevoltante, il crée un univers digne de Marx Brothers ou des Monty Python. Le burlesque d’allie à la poésie dans un délire visuel et verbal étonnant. Dupontel sait marier les genres, comédie et drame, avec justesse et humour. Sans s’interdire la critique et la dénonciation, notamment du système judiciaire (magistrats et avocats confondus).
C’est un joyeux je de massacre et, comme au petit théâtre de Guignol, les coups de bâtons pleuvent, les rebondissements se multiplient, les situations les plus invraisemblables sont acceptées comme des évidences. Le scénariste-dialoguiste-metteur en scène et interprète ose tout. Et le spectateur en redemande car c’est un perpétuel feu d’artifices de mots et d’images qui surprend et fait rire.
Le plaisir du spectateur est accru grâce à la qualité exceptionnelle de l’interprétation. Et plus particulièrement de Sandrine Kiberlain , moderne Katharine Hepburn, d’une drôlerie subtile, irrésistible, capable de tout jouer, les scènes émouvantes comme les sketches les plus fous. Ce n’était pas facile car elle a pour partenaires de grands comédiens de théâtre, passés maîtres dans les comiques aussi, Michel Fau, Christian Hecq (de la Comédie-Française), Philippe Uchan et Nicolas Marié qui, dans sa prestation ahurissante d’avocat bègue et dingue à la fois, déclenche les rires en cascade. Une « troupe » émérite qu’on dirait droit sortie de la commedia dell’arte ou du plus grand cirque du monde.
Dans les salles depuis le 16 octobre 2013
Source:
Les Affiches du Moniteur