Sortie cette semaine de 3 films de caratère : « Inside Llewyn Davis » des frères Coen qui rend hommage aux musiciens, « Solitaire » avec le talentueux François Cluzet et « Violette » notre coup de coeur
Inside Llewyn Davis
Film de Joel et Ethan Coen
Chronique de la bohème à New York dans les années 60, le nouvel opus de Joel et Ethan Coen est un bonheur. Qu’est-ce que le talent ? A quoi tient la réussite d’une carrière ? Les frères réalisateurs rendent hommage aux musiciens oubliés, improbables ou malchanceux de cette décennie-là.
Chanteur et compositeur folk, Llewyn Davis peine à percer. Sa guitare en bandoulière, toujours en panne d’un lit pour la nuit, il n’est jamais en reste d’une maladresse : quand il ne se dispute pas avec sa sœur, son agent ou sa petite amie enceinte, il poursuit, dans les rues de Greenwich Village, le chat roux d’une de ses hôtesses, ou alors il part en stop auditionner à Chicago. Repéré dans Drive, Oscar Isaac (à g. sur la photo, à dr. Justin Timberlake), qu’on se le dise, est aussi bon chanteur qu’il est comédien ! Comme une ballade nostalgique dont l’image douce et brumeuse rappelle les pochettes de 33-tours d’époque, Inside Llewyn Davis, Grand Prix du jury à Cannes cette année, parle de l’art, de l’amour, de la vie et aussi de la bonne étoile et du mauvais hasard qui peuvent faire de vous une star ou un perdant magnifique. Mélancolique, touchant et réjouissant, ce chef-d’œuvre a tout pour plaire.
En solitaire
Film de Christophe Offenstein
Pour son premier long-métrage, le chef opérateur de Guillaume Canet s’est lancé un défi : filmer en pleine mer sur un bateau de course.
François Cluzet incarne donc Yann Kermadec, skipper qui remplace au pied levé son ami Franck Drevil (Guillaume Canet), au départ du Vendée Globe. Bien classé, il fait une découverte à bord qui remet tout en cause. Le spectateur est immergé dans cette aventure passionnante où personne ne triche. Les images sont belles et spectaculaires et l’interprétation, très juste. François Cluzet, phénoménal en loup de mer, a encore placé la barre haut.
Violette
Film de Martin Provost
Après Séraphine, Martin Provost s’attache au destin singulier de Violette Leduc. Cette écrivaine vécut l’après-guerre et les années 50-60 dans la mouvance d’auteurs de renom tels Jean Genet ou Simone de Beauvoir. Le réalisateur se concentre sur le lien complexe qui unit cette dernière, à la fois mentor et éditrice, et Violette, sa protégée, qui est amoureuse d’elle. Classique et élégant, Violette ne se déroule pas sans lenteur. Mais le face-à-face entre Emmanuelle Devos et Sandrine Kiberlain, méconnaissables, est royal.
Source :
Version Femina