On les croit plus résistantes que les peaux blanches, à l’abri des rides et des méfaits du soleil, or les peaux noires et métissées sont difficiles à satisfaire
Leur principal souci des peaux foncées ? La lutte incessante contre les taches qui apparaissent facilement et sont difficiles à déloger. Autre problème : elles deviennent ternes au moindre signe de sécheresse et, pour trouver la couleur exacte de fond de teint, mieux vaut s’armer de patience. Quand les peaux claires se contentent de sept ou huit teintes, il en faut quinze pour combler les attentes des carnations foncées. Marques spécialisées, conseils de pros, astuces de maquillage… Suivez le guide.
Côté soins : rétablir l’équilibre
« Une peau plus pigmentée est, par nature, plus épaisse et dense qu’une peau caucasienne. Ainsi, en hiver, sa couche cornée s’assèche, avec un aspect terne, voire un peu rugueux », explique le Dr Pierre-Patrice Cabotin, dermatologue à Paris.
Les bons réflexes ? Boire suffisamment d’eau et réviser sa routine beauté. Comme les peaux foncées peuvent à la fois tirailler et produire trop de sébum, il est impératif de les traiter avec douceur.
Première étape : un nettoyage délicat, sans rinçage à l’eau, souvent trop calcaire. Une eau micellaire ou le classique duo lait-lotion tonique font l’affaire. On soigne aussi son visage matin et soir avec un sérum ou une crème hydratante non grasse, voire les deux. Attention à la double peine dès que le mercure chute en hiver, car, en réaction aux tiraillements dus à la déshydratation, la production de sébum peut s’emballer, avec tout le cortège inesthétique allant des pores dilatés aux boutons d’acné. On y remédie en exfoliant son visage une fois par semaine, avec un produit doux pour ne pas irriter un terrain déjà à vif.
Même rituel pour les peaux très sèches, afin d’évacuer les cellules mortes chargées en mélanine qui ternissent le teint.
Chaque jour, on applique aussi un gel ou un fluide non gras régulateur de sébum. En cas d’acné sévère, direction le dermatologue : lui seul saura prescrire les antibiotiques adéquats, ou rétinoïdes, sans risque de cicatrice, comme ce pourrait être le cas avec des produits mal choisis ou illégaux.
Evitez les tâches
Plus une peau est pigmentée, plus les mélanocytes, qui créent le pigment brun, sont actifs. Si un traumatisme produit des rougeurs sur une peau blanche, sur la peau noire, la cicatrisation emballe les mélanocytes. Boutons d’acné, griffures… tout peut laisser une marque.Une seule parade : on ne touche pas ses bobos, on se protège (indice 20) aux beaux jours et, l’été, on reste à l’ombre.
Enceinte, on fuit encore plus le soleil, car le masque de grossesse est plus fréquent et visible sur ces peaux. Pas de remède efficace pour les taches installées, mais un peeling chez le dermato peut les atténuer et raviver l’éclat.
Unifier le teint
Avec sa mélanine protectrice, la peau foncée résiste mieux aux stigmates du temps qui passe. Mais le teint manque d’homogénéité. Les dyschromies, avec pommettes, arête du nez ou front plus clairs, peuvent être héréditaires ou survenir avec l’âge : les mélanocytes s’endorment, laissant des zones moins pigmentées.
Pour estomper les contrastes, on choisit des cosmétiques antitaches, qui absorbent les excès de pigments. Il faut au moins deux mois pour espérer un résultat. Si l’on est impatiente, on consulte un dermatologue pour un peeling dépigmentant, à condition de ne pas bronzer par-dessus…
Côté maquillage on prépare le teint
Unie, mate et pleine d’éclat, c’est le tiercé gagnant d’une peau parfaite. Surtout, on évite les deux gros faux pas, à savoir le fond de teint trop foncé et étalé en all-over s’il est très couvrant : « Outre l’effet paquet artificiel, il ne masquera pas les imperfections ni les démarcations de pigmentation importantes », explique Aïmara Coupet, directrice du marketing de black Up.
Mieux vaut s’armer de patience et camoufler chaque tache brune au doigt ou au pinceau avec un correcteur complémentaire. « Quand, sur une peau blanche, du vert annule un bouton rose, ce sont des tons allant du jaune au rose brique qui neutralisent les cernes et taches des peaux foncées », poursuit Aïmara.
Ensuite, place au fond de teint, la difficulté étant de trouver la nuance la plus consensuelle entre son nez et son cou, souvent plus sombre. Dans le doute, on choisit le plus clair. On attend aussi qu’il soit bien sec pour juger de son rendu car, encore humide, il apparaît beaucoup plus clair que la carnation.
Côté teint on affiche la couleur
Une fois neutralisées les brillances avec une poudre mate, on met en relief les volumes. « Pour faire ressortir les pommettes, on opte pour un blush chatoyant : bordeaux, aubergine ou corail flashy, conseille Lauriane Rousse, maquilleuse de studio. On évite surtout le rose frais qui grise illico, ou l’abricot doux, quasi invisible. On peaufine l’éclat avec quelques touches lumineuses au coin interne de l’œil, aux pommettes et aux tempes. Pour cela, un fard gras ou nacré irisé fera l’affaire. »
Pour dynamiser les paupières, on choisira entre jaune doré, corail et bordeaux. « Une peau colorée donne déjà l’effet teint ensoleillé, donc on joue sur ce registre d’harmonies chaudes », ajoute Lauriane. Sachant que plus la carnation est foncée, plus elle peut flirter avec des couleurs vives tant qu’elles restent lumineuses : bleu turquoise, violet électrique… On exclut les tons clairs et froids (blanc cassé, beige) qui éteignent le regard, qu’on ouvre avec du mascara noir.
En écho, la bouche reste sobre, avec juste une touche de brillance à l’aide d’un gloss ou d’un baume hydratant. Si on mise sur le sourire plutôt que sur le regard, on pioche dans les bâtons à lèvres chauds : orange coquelicot, rouge vif, bordeaux, marron chocolat ou noir. Ce qui paraît trop foncé sur notre copine blonde sera notre couleur idéale, comme ces rouge chocolat qui donnent un beau sourire nude. Parfaits pour unifier la teinte des lèvres, parfois bien plus claires au centre pour les peaux les plus noires.
Source :
www.femmeactuelle.fr