Coups de coeur au cinéma avec deux films sortis le 25 décembre : un premier qui montre toute la délicatesse du cinéma asiatique et une « grosse production » d’outre atlantique portée par Di Caprio
Tel père, tel fils
Film de Hirozaku Kore-Eda sorti le 25 décembre
À travers l’histoire d’une inversion de bébés dans une maternité, l’auteur de Still Walking, Air Doll, I wish – nos vœux secrets… évoque la vie de deux familles contraintes de se rapprocher, six ans après la naissance de leurs enfants. L’hôpital les incite à entamer une procédure de rapprochement, qui devrait se terminer par un échange, mais chacun vit différemment cette expérience traumatisante.
DEUX FAMILLES QUI NE PARTAGENT PAS LA MÊME VISION DU MONDE
Pour ne rien arranger, les deux familles sont socialement éloignées et ne partagent pas la même vision du monde. Ryoata, architecte, ne vit que pour son travail, passe peu de temps avec son fils et laisse à son épouse, devenue mère au foyer, le soin de l’élever. École privée, cours de piano, éveil artistique : il ne manque à cet enfant trop gentil qu’un tempérament propice à empoigner la réussite programmée qu’on lui offre.
L’autre papa est un petit commerçant assumant son manque d’ambition, mais vivant en symbiose avec sa femme et sa petite nichée – le couple a trois enfants –, sans penser au lendemain.
UN FILM AMPLE, À LA FOIS UNIVERSEL ET TRÈS JAPONAIS
À partir de cette situation, Hirokazu Kore-Eda tisse la toile d’un film ample, à la fois universel et très japonais dans son ancrage culturel. Riche de questions, Tel père, tel fils explore la notion de paternité, la signification du lien d’amour et du lien du sang, les manques de l’enfance qui modèlent une vie…
À travers ce prisme familial, le cinéaste pose aussi un regard lucide sur certaines injonctions silencieuses qui émanent de la société japonaise et imposent leurs exigences jusqu’au cœur des familles.
Interprété avec grâce, dominé par les notes des Variations Goldberg, mis en scène avec sobriété et élégance, Tel père, tel fils laisse une impression durable de parfaite maîtrise. Un très beau film, qui se tient aussi éloigné des éclats de voix que de l’émotion facile.
Source :
la-croix.com
Le loup de Wall Street
Film de Martin Scorsese sorti le 25 décembre
En s’attaquant aux requins de la finance, le cinéaste retrouve la verve des Affranchis, son plus grand film. Il suit l’irrésistible ascension de Jordan Belfort (le film est adapté de ses Mémoires) qui, « du plus loin qu’il se souvienne », a toujours voulu être courtier en Bourse.
A 24 ans, il monte sa société avec quelques amis : ils démarchent les petits épargnants et crèvent immédiatement le plafond. L’ivresse des sommets s’empare alors de l’équipe, façon sexe, drogue et rock and roll. Fiestas endiablées dans les bureaux, « lâchers » de strip-teaseuses ou lancers de nains… rien n’est trop « beau » ni trop cher pour galvaniser les troupes de plus en plus nombreuses qui vendent des actions et du vent, enrichissant au passage leurs dirigeants.
Le cynisme joyeux de tous ces manipulateurs donne lieu à des scènes absurdes et cruelles. Leonardo DiCaprio, enfantin et féroce, domine une distribution éblouissante où il faut noter la prestation brève mais tonitruante de Matthew McConaughey et la bonhomie furieuse de Jonah Hill
Sortie le 25 décembre.
Source :
Version Femina