Deux sélections dans les films sortis le 26 mars : « All about Albert », ou l’amour commence à 50 ans, et « Captain America : le soldat de l’hiver » , 3ème aventure d’un super héros
All about Albert
Film de Nicole Holofcener, sorti le 26 mars
Divorcée depuis dix ans, Eva vit seule avec sa fille étudiante. Lors d’une fête, elle se lie d’amitié avec Marianne (masseuse professionnelle), qui va devenir sa cliente et rencontre l’ex mari de celle-ci, Albert, gros nounours au coeur tendre dont elle va s’éprendre. Mais des doutes s’immiscent en elle, au risque de nuire à leur relation presque parfaite.
Voici le délicat et drôle récit d’une histoire d’amour tardive entre deux quinquagénaires, timides et gênés par leur intimité grandissante. Si leur entente est immédiate, petit petit les nombreuses récriminations de Marianne sur Albert, son ex-mari, vont remettre un peu en question les sentiments grandissants d’Eva pour celui-ci.
Le thème a déjà été traité mais grâce à la plume acérée et vive de la réalisatrice, Nicole Holofcener, cette comédie romantique est charmante au premier degré et sans le moindre cynisme. Elle raconte avec subtilité les sentiments naissants entre deux adultes blessés par leurs séparations respectives. Un rebondissement surprenant va faire glisser la suite vers le quiproquo classique de la comédie romantique, mais la rupture parvient a être bouleversante.
Le décès prématuré de l’acteur principal, James Gandolfini, connu pour son rôle de chef mafieux des « Sopranos », rajoute un degré d’émotion à une histoire qui n’en manquait pas. Mais ce qui rend le film si émouvant reste la délicatesse de son jeu pour son premier (et dernier hélas) premier rôle de héros romantique, entre autodénigrement retenu et belle dignité de caractère. Chaque échange avec Julia Louis-Dreyfus, excellente actrice de séries comiques, nous touche grâce à leur capacité à trouver la note juste à chaque apparition ensemble ou séparés. Le rire de la comédienne et son talent évident n’est pas sans évoquer Juliette Binoche. Elle mérite très largement de poursuivre une belle carrière dans un cinéma sérieux. Catherine Keener, complice de la réalisatrice dans ses quatre autres films, apporte beaucoup de nuance à un personnage de mégère presque malgré elle.
Captain America: le soldat de l’hiver
Film sorti le 26 mars
Réveiller deux ans plus tôt après avoir été congelé pendant plusieurs décennies, Steve Rogers alias Captain America peine encore à s’acclimater aux progrès du 21éme siècle. Lorsque Nick Fury, le directeur du SHIELD, est brutalement agressé, il ne pourra faire confiance qu’à la Veuve Noire pour terrasser l’organisation criminelle HYDRA qui agit dans l’ombre et surtout affronter le Soldat de l’Hiver, un ennemi redoutable.
Les nouvelles aventures du premier super-soldat de l’Amérique sont toujours aussi trépidantes. Chris Evans confirme en portant son costume pour la troisième fois qu’il fut un bon choix pour incarner ce symbole de la Nation. Il apporte de la fragilité et de la nuance à un héros qui manquait souvent dans les comics. S’il se bat pour défendre les libertés, il doit aussi tout apprendre d’une époque dont il ignore tout et dire adieu à un passé dont le poids ne cesse pourtant d’interagir avec le présent. La force du récit est d’interroger l’ambivalence des protagonistes sur les valeurs d’aujourd’hui et d’hier.
Mais point trop de psychologie, il s’agit avant tout d’admirer les exploits hors normes d’un combattant quasiment indestructible confronté à des ennemis qui ne le sont pas moins. Les scènes de fusillade en plein air ou de combats en corps à corps dans des espaces parfois très réduits sont dirigées avec maestria par les frères Anthony et Joe Russo.
Scarlett Johansson est toujours aussi forte dans la combinaison moulante de la Veuve Noire, une espionne sans état d’âme. Elle croise à nouveau Robert Redford, magistralement perfide en directeur du conseil de sécurité, Anthony Mackie se joint au duo pour porter les ailes du Faucon, l’un des premiers super-héros noir. Il s’intègre à l’équipe en devenant le meilleur ami de Steve alors que l’ancien refait surface. Comme dans chaque film de la collection Marvel, il est conseillé de rester jusqu’à la toute fin du générique pour découvrir deux scènes supplémentaires annonçant les prochains films de la saga.
Source:
- Les Affiches du Moniteurs