Jusqu’au 11 mai 2014, rendez-vous à Mulhouse, pour une expo du surréalisme polonais : The Night of the great season

© paris-art.com

Cette exposition remarquable s’articule autour du surréalisme polonais, un mouvement littéraire assez peu connu et ses influences historiques en art, théâtre et littérature. Cette manifestation nous fait comprendre l’influence des techniques du surréalisme chez une jeune génération d’artistes polonais attirés par l’interprétation des rêves ou par l’écriture automatique en opposition avec les générations précédentes et le réalisme des années 1990.
Bruno Schulz (1892-1942) fait partie de l’avant-garde polonaise des années 30/40, assassiné en pleine rue par un officier nazi, il nous laisse des dessins et des nouvelles comme « Le sanatorium au croque-mort » dont le titre imprégné d’humour noir nous donne un idée de l’esprit de cet auteur.

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Tadeusz Kantor (1915-1990) expliquait la longue absence du surréalisme en Pologne par la prévalence du catholicisme dans son pays. Peintre, poète, il a acquis une renommée mondiale notamment dans le domaine du théâtre. Dans sa pièce la plus connue « La Classe Morte », il interprétait lui-même le rôle d’un professeur enseignant à des personnages morts… Ses images irréelles renvoient à une mise en scène où le rêve théâtralisé n’a de cesse d’interpeler notre inconscient et de nous révéler le sens aigu de l’absurde.
Erna Rosenstein (1913-2004) a survécu à l’Holocauste. Marquée à jamais par le concept de l’abject cher à Georges Bataille, ses œuvres résolument féministes s’inscrivent dans nos problématiques contemporaines et ont partie liée avec l’écriture automatique.
La sculptrice et photographe Alina Szapocznikow (1926-1973) pénétrée au plus profond d’elle-même par la tragédie de la Seconde Guerre Mondiale a développé le thème du corps féminin en souffrance. Ses montages de fragments de corps deviennent des objets usuels du quotidien tels que des lampes ou des cendriers, l’artiste s’inspirant pour ces métamorphoses du fétichisme érotique chez les surréalistes.

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Agnieszka Polska (née en 1985) vit et travaille à Varsovie et à Amsterdam. Ses animations et photographies se présentent sous forme de collages visuels obtenus avec des images prélevées dans les magazines. L’artiste recycle les photographies qu’elle sélectionne et leur confère une nouvelle existence sous forme de travaux narratifs.
Jakub Julian Ziolkowski (né en 1980) et Tomasz Kowalski (né en 1984) nous invitent à découvrir leurs peintures et dessins. Le premier réalise des tableaux dont les paysages hallucinatoires nous remémorent les œuvres de Jérôme Bosch, le deuxième travaille sur une mise en abîme qui fait référence à la mémoire fragmentée et aux réminiscences de l’enfance.

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C’est Martha Kirszenbaum (née en 1983) qui est la commissaire de cette étonnante et remarquable exposition. Elle en a organisé d’autres tout aussi impressionnantes à New York, Paris, Varsovie, Vienne… Depuis 2014, elle est directrice du nouveau centre d’art et de programme des résidences à Los Angeles.
Ondine

Informations pratiques :

• Exposition jusqu’au 11 mai 2014 à la Kunsthalle 16 rue de la Fonderie à Mulhouse
• Tél : 03 69 77 66 47 www.kunsthallemulhouse.com
• Entrée libre

Sources :

• Les Affiches du Moniteur
• Images à la une © id2sorties.com