Deux films coup de coeur à l’affiche cette semaine, sortis le 11 décembre. A voir pour passer un bon moment de détente
100% cachemire
La nouvelle comédie de Valérie Lemercier
Aleksandra, directrice tyrannique d’un important magazine féminin et son mari Cyrille, propriétaire d’une galerie de tableaux, forment un couple 100% cachemire, riche, branché sur les modes contemporaines. Ils nageraient dans le bonheur si Aleksandra pouvait avoir des enfants. Alors ils adoptent Alekseï, un petit Russe de 7 ans. Lequel se révèle une catastrophe ambulante, cassant tout, provoquant des scandales, jamais aimable, jamais contrôlable. Aleksandra commence à avoir des doutes sur son instinct maternel….
Valérie Lemercier a adapté son livre éponyme pour réaliser son quatrième fil : et c’est semble-t-il le meilleur. A la comédie de mœurs, un genre qu’elle connaît bien, elle ajoute parfois une vraie émotion. Car c’est l’histoire d’un homme et une femme confrontés à des situations cauchemardesques qui, au lieu de les séparer, vont les rapprocher, les amener à prendre conscience de leur futilité et même ranimer un amour qui commençait à se lézarder.
Mais ne cherchons pas de message. Valérie Lemercier a visé avant tout le divertissement avec des dialogues à l’humour décapant, parfois grinçant, des péripéties multiples jusqu’à la fin où, alors que l’héroïne finalement attachée à son enfant terrible, découvre que ce n’était pas le bon et qu’il faut le rendre. Le scénario est heureusement assez subtil pour que tout s’arrange.
La réalisatrice joue le rôle principal avec malice et aussi élégance en multipliant les tenues haute couture qui lui vont fort bien. Gilles Lellouche est un mari un peu snob et très décontracté, Marina Foïs une assistante dévouée qui ne dédaignerait pas de prendre la place de sa patronne. Et de nombreux personnages ont été con fiés à une vingtaine d’acteurs dont Pierre Vernier, Brigitte Roüan, Nanou Garcia, Gérard Darmon, Bruno Podalydès et Chantal Ladesou. Il y a aussi Samatin Pendev, alias Alekseï, et l’on se demande où l’on a pu dénicher ce gamin super-professionnel qui ne dit que deux phrases et manifeste une extraodinaire présences.
Sorti le 11 décembre
Je fais le mort
Un bon acteur est un acteur mort
Jean Renault a remporté le César du meilleur espoir en 1987. vingt-cinq ans plus tard, il est au creux de la vague. Son attitude arrogante sur les plateaux de tournage a fini par lui couter cher et il peine à trouver de vraies rôles. Il joue les policiers à la télévision, et a même interprété un négociateur chez « Julie Lescaut ». Sa conseillère Pôle Emploi lui propose le boulot de la dernière chance : prendre la place de la victime dans des reconstitutions de vraies scènes de crime. Direction Megève et la montagne pour sa première affaire. Son orgueil toujours aussi démesuré va compliquer la tâche de la justice.
Après une série de films à gros budget, comme les versions modernes de « Arsène Lupin » et « Belphégor », Jean-Paul Salomé passe à un registre plus modeste pour nous offrir une comédie policière enlevée qui est sans doute son meilleur long-métrage au cinéma. François Damiens apporte son grain de folie communicatif à cet acteur qui a pris la grosse tête. Son abattage délirant sied à ce pauvre type égocentrique qui va devenir un brillant enquêteur malgré lui. Les reconstitutions sont menées par une juge d’instruction débutante jouée par Géraldine Nakache. Leur duo comique et romantique fonctionne à tous niveaux, grâce au jeu d’abord rigide puis de plus en plus relâché de l’interprète et réalisatrice de « Tout ce qui brille ». Le gendarme local joué par Lucien Jean-Baptiste (« La Première étoile ») est lui aussi un parfait partenaire pour faire vivre ce délire qui reste ancré dans une enquête relativement crédible. Elle se déroule comme un roman d’Agatha Christie avec vrais coupables et faux innocents, rebondissements à la limite de la crédibilité, mais détourné par un scénario au mauvais esprit burlesque et des acteurs en très grande forme.
« Je fais le mort » est un agréable divertissement populaire qui fait rire sans retenue avec un sens des réparties aussi fines que les multiples blagues autour de l’homonymie avec Jean Reno.
Sorti le 11 décembre
Source:
Les Affiches du Moniteur