Les food trucks : la tendance se poursuit

Les camions restaurants, aussi appelés food trucks, se sont multipliés partout en France, renouant avec la tradition du marchand ambulant. Au menu : du fait maison pour pas cher, tout près du lieu de travail ou de chez soi

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© Solutia Services France

Avant, à l’heure où les estomacs gargouillaient, les salariés prenaient le chemin de la cantine, de la brasserie ou de la boulangerie…


Mais ça, c’était avant que Delphine et Christèle ne transforment un ancien camion de poissonnier en cantine mobile bio – Bio comme un camion – du côté de Montpellier en 2010. Avant que Kristin, Américaine formée à l’école Ferrandi, n’importe le phénomène culinaire californien du moment : la camionnette kitchenette régalant les passants à petits prix, et bannissant fermement la frite congelée.

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le camion qui fume © fastandfood.fr

A peine ouvert en 2011, son Camion qui fume séduisait les papilles des Parisiens. Dans leur sillage, des dizaines d’autres camions se lancent aujourd’hui dans la course aux snacks maison. Des camions installés dans les communes de France, de Montpellier à Nantes en passant par Troyes et Annecy, sont listés sur pouet-pouet.com, un site malin sur lequel on peut localiser.

De la gastronomie au comptoir

Qu’on se le dise, les food trucks sont un repaire de jeunes chefs. Certains sont autodidactes, d’autres dont même passés par des maisons très réputées : aucun n’avait l’envie ou les moyens de s’endetter pour ouvrir d’emblée un restaurant. Signe des temps, le chef étoilé Thierry Marx, persuadé que l’avenir de la gastronomie passa aussi par la cuisine de rue, a même ouvert des ateliers de cuisine nomade et préside l’association Street Food en mouvement, qui fédère de nombreux acteurs de la spécialité. Dans la bouche des jeunes chefs, un seul mot d’ordre : lutter contre la malbouffe. Pouvoir se laisser aller à un burger, certes, mais pas industriel. Revenir à la popote d’antan. « A l’affirmation ‘manger sur le pouce c’est mal se nourrir’ nous disons NON ! », s’écrient les Montpelliéraines de Bio comme un camion.

image bio comme un camion

Même son de cloche du côté d’Aix-en-Provence, où La Carriole propose des plats cuisinés avec un approvisionnement local de saison.

carriole c blog.zoomon.fr

la carriole © blog.zoomon.fr

« Se nourrir plus sainement est une préoccupation grandissante, souligne Geneviève Cazes-Valette*, sociologue de l’alimentation, mais demande du temps pour s’approvisionner en bons produits, pas toujours disponibles en grandes surfaces, puis les cuisiner… Le food truck est une alternative à la gamelle pour les plus pressées. » Avant de rappeler que, devant un tel succès, les consommateurs devront rester vigilants sur le respect de l’hygiène et la traçabilité des produits.

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© Solutia Services France

Une addition allégée

Règle d’or du food truck : rester moins cher qu’un restaurant, dans la même gamme de prix  qu’une formule de restauration rapide. Comptez moins de 10€ le repas complet, ou à peine plus selon les ingrédients, pour une carte restreinte mais goûteuse. Pour Geneviève Cazes-Valette, « il est possible de faire du frais et du bon pas cher, à condition de savoir où bien s’approvisionner, et de fabriquer en grande quantité ». D’autres astuces permettent de réduire encore le prix de revient sans rogner sur la qualité. Ainsi Delphine et Christèle achètent exclusivement des légumes de saison, moins chers, et en font des conserves pour les mettre à leur menu toute l’année.

Une pause  ludique et express… en principe !

« C’est plus rigolo de sortir chercher son repas devant un camion vintage et coloré que d’aller faire la queue à la cantine ! », s’enthousiaste Clarisse, employée dans une zone de bureaux lilloise où les restaurants se font rares… Geneviève Cazes-Valette ne dit pas autre chose. Pour elle, «  les food trucks sont ni plus ni moins comparables au livreur de pain frais ou au charcutier ambulant de campagne ».
Comme avant, ils créent l’animation quand ils débarquent et certains poussent le concept en remettant en service d’antiques Estafette, à l’image du Bus 56 morbihannais ou de La Popote varoise. Revers de la médaille, victimes de leur succès, les food trucks voient leurs files d’attente s’allonger. La solution ? Commander à l’avance pour venir retirer son panier en version coupe-file… ou s’installer dans des transats en attendant sa commande, comme le proposent certains.

* Co-auteure du Dictionnaire des cultures alimentaires, PUF.

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Version  Femina

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