Perfecto…l’inclassable indémodable

Itinéraire du Perfecto, blouson de motard passé d’étendard punk à basique mode

Perfecto Vencouvert © lexpress.fr

Un concessionnaire Harley Davidson soucieux de se protéger en cas de chute commande en 1928 à Irving Schott un blouson résistant. Sa fermeture croisée et zippée décalée sur le devant qui double l’épaisseur du cuir protège le torse, son col pressionné, ses poignets étroits hermétiques aux souffles d’air, et son empiècement dans le dos en font un favori des motards. Vite rattrapés par les rockeurs dans le années 50 et les acteurs, dont Marlon Brando dans L’Equipée sauvage (1953).

Marlon Brando © comunidademoda.com.br

Les écoles bien pensantes l’interdissent, et le blouson insolent devient au firmament du mouvement punk le sceptre des Bad boys qui le customisent à coups de badges, chaînes et autres graffitis vindicatifs.
Aujourd’hui, en pleine replongée dans l’univers joyeux du grunge, si ses avatars sont nombreux, notamment chez Saint Laurent, Acne demeure la maison qui le décline chaque saison. Selon son directeur artistique Jonny Johansson, «le Perfecto est le symbole de cette scène alternative musicale qui influence mon travail. J’ai toujours traité ce vêtement synonyme de contestation comme un basique, un classique présent dans de nouvelles versions à chaque collection. J’aime que ce blouson soit devenu l’uniforme des domaines artistiques au même titre que la cravate pour d’autres ».